Résumé
Une vague de drogués se jetant du haut d’immeubles, croyant pouvoir voler. ~ La disparition d’une jeune femme, Wendy Gauthier, et de ses deux frères délinquants, évadés de leur pénitencier pour mineurs. ~ Une île perdue dans la forêt boréale, habitée par une communauté déjantée et leur leader sans âge. ~ Une baronne du crime nymphomane et amoureuse des bijoux en forme de clochettes. ~ Un enquêteur médisant dépourvu de sa main droite, dévorée par un cannibale qui hante encore ses nuits. Mon avis J'ai beaucoup aimé ma lecture sur ce conte interdit. Comme d'habitude, coeurs sensibles s'abstenir et surtout pour public averti ! Les contes interdits sont interdits au moins de dix huit ans pour les raisons dont on ne cite plus. Et à nouveau, les auteurs ont fait fort sur les thématiques abordées : drogue, suicide, viol, trafic d'enfants, canibalisme, pédophilie sont au rendez-vous. Prenez garde en lisant ce roman, vous n'en sortirez pas indemne ! Ici (et comme toujours, me direz-vous), on est bien loin de l'histoire de Peter Pan, de la fée Clochette, et des trois enfants Darling. Comme beaucoup, j'ai grandi avec les Disney, et dès qu'on me parle de Peter Pan, c'est la première image qui m'en vient. Après cette lecture, je ne parierai plus du tout là-dessus car Simon Rousseau s'est approprié l'histoire de J.M Barry avec brio pour en faire un roman d'horreur dont certaines scènes ne vous laisseront absolument pas de marbre. On y fait la rencontre de Jacques Dolan, ancien inspecteur mis en retraite anticipé suite à la perte de sa main dans l'arrestation d'un cannibale surnommé le Crocodile. Désormais surnommé Hook grâce à une prothèse en forme de crochet, Jacques s'intéresse aux différentes scènes de crime qui ont lieu à Québec City, mais plus par curiosité personnelle que par nostalgie. Détective privé à l'occasion, il est contacté par une vieille connaissance qui lui fait par de la disparition de ses trois enfants. Cependant, Hook est très loin d'imaginer dans quoi il va mettre les pieds en enquêtant sur ces étranges disparitions. Après lecture, je peux aisément dire que pas un seul personnage n'est réellement saint d'esprit. Ils ont tous ce quelque chose psychologique qui les sort du lot. Mais on ne peut qu'approuver ce rendu réel des déviances mentales car il est difficile de nier que personne est 100% saint d'esprit. Malgré cela, j'ai quand même eu de la compassion et de l'empathie pour les personnages de Simon Rousseau car certains ont un passé qui nous glace le sang et qu'on ne peut pas rester insensible à ce qu'ils ont vécu. J'adore cette façon dont l'auteur réussi à nous susciter ces émotions-là pour ses personnages alors qu'ils font vivre aux autres personnages des horreurs sans nom. Cela pousse quand même à réfléchir sur sa propre santé mentale. A l'image de la petite sirène et de la belle et la bête que j'ai déjà lu auparavant, la plume de Simon Rousseau est fluide et additive. Il a une manière très juste de construire un récit suffisamment détaillé et avec des mots justes pour nous permettre d'imaginer sans mal les scènes qui s'y déroule. Il n'y a absolument aucun tabou ! Rien n'est édulcoré. L'auteur nous offre des scènes brutes et sans polissage. A nous de les digérer ou non. Pas de nausées pour moi cette fois, mais des scènes suffisamment dégoutantes pour me faire esquisser quelques grimaces. J'ai aussi trouvé ce texte très accessible au public français. Les expressions québécoises sont assez modérées, ce qui n'a pas rendu trop pénible ma lecture (ou alors, deuxième possibilité, je commence à m'habituer étant donné que j'ai déjà quelques contes interdits à mon actif). Les références au conte original sont nombreuses. On fait très facilement le lien entre l'oeuvre de J.M Barry et celle-ci. Pour moi, c'est un très gros plus parce que c'est clairement ce à quoi on s'attend lorsqu'on lit une réecriture de conte ; contrairement à d'autres tomes de cette saga où les références sont beaucoup plus discrètes et sur lesquelles on n'arrive pas toujours à mettre le doigt. Ici, les noms des personnages sont respectés. Ainsi, on retrouve Hook, le crocodile, Wendy, Michael/Michel, Jean-Philippe/Jean/John, Clochette, Pan, Lily... On les imagine et visualise sans mal. Et en un claquement de doigt, ils se transforment en ce que Simon Rousseau en a fait. Exit la mignonne fée Clochette caractérielle et bonjour la hideuse Clochette refaite de partout, machiavélique, tortionnaire et dérangée. Finie la candide et douce Wendy, et bonjour à la jeune femme débrouillarde qui n'hésitera pas à user de ses charmes pour s'en sortir... Bref, vous l'avez sans doute déjà compris, ce qu'on croyait être n'est plus. J'ai retrouvé à nouveau ce petit clin d'oeil de la petite marchande d'allumettes. Je commence à me demander si ce personnage ne serait pas un fil conducteur dans la saga car elle est présente brièvement dans quasiment chaque tome. A-t-elle un rôle bien particulier ? Ou bien est-ce que les auteurs se sont mis d'accord pour la faire apparaître un peu partout en attendant son propre tome ? Je n'en sais rien. Ca m'intrigue et j'aimerai bien savoir ! La fin m'a littéralement laissé sur le carreau. Je ne m'y attendais pas. Je n'en dirais pas plus pour éviter de spoiler, mais ce revirement de situation est juste magique ! Peter Pan rentre sans aucun doute dans mes tomes préférés de la saga. Vous l'avez lu ? Si oui, vous avez aimé ? N'hésitez pas à retrouver ma chronique sur insta ♥
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AuthorKaren_Univers Archives
Juin 2023
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